Les œuvres de Nathalie Melikian relèvent du cinéma dit d'exposition : ses installations filmiques empruntent au cinéma son mode de présentation—une projection sur grand écran—et, surtout, sa forme privilégiée—le récit de fiction. Mais ces films, présentés en boucle sur un écran géant dans l'espace de la galerie ou du musée, ne présentent aucun dialogue et, surtout, aucune image : sur l'écran, des cartons se succèdent, des mots et des phrases, très généraux et elliptiques, qui décrivent le film que nous ne voyons pas : l'histoire, les lieux, les protagonistes, les actions, les mouvements de caméra, le montage, etc. Mais le bruitage, les ambiances sonores et la musique, viennent combler les lacunes du visible et construire un semblant de récit. Un tel dispositif est essentiellement parodique, qui est ici l'occasion d'une analyse des conventions formelles et narratives du cinéma de fiction dominant.

Nathalie Melikian a obtenu sa Licence en Beaux-arts (Bachelor in Fine Arts) à l'University of British Columbia (Canada) et son Master (Master in Fine Arts) au Goldsmiths'College de l'University of London (Grande-Bretagne). Son travail a été présenté en solo au Frankfurter Kunstverein (Allemagne, 1999), au Centre pour l'image contemporaine (Suisse, 1999), au International Artists Studio Program in Sweden (Suède, 1999), au Malmö Kunst Museum (Suède, 2001), au Museum van Hedendaagse Kunst Antwerpen (Belgique, 2002) et au centre Vox (Canada, 2005). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives, dont Melodrama (Centro José Guerrero, Museo de Arte Contemporáneo de Vigo, Espagne, 2003), Shadows of Productions (Vancouver Art Gallery, Canada, 2004), Thriller (Edmonton Art Gallery, Canada, 2004), Horror, Science Fiction, Porn (Art Gallery of York University, Canada, 2005), Projections (Justina M. Barnicke Gallery, The Art Gallery of Alberta, The MacKenzie Art Gallery, Canada, 2007-2009), ainsi qu'au Centre Pompidou (2008). Elle vit et travaille à Vancouver et enseigne régulièrement à la Malmö Art Academy en Suède.

Olivier Asselin