Plasticité n°8, 1979
1 fichier WAV HD 192kHz numérisé à partir d’une bande 1/4 pouce stéréo
Plasticité n°8 etTrio pour retombée radioactive font appel à trois différents éléments sonores : des impulsions, que l’on retrouve déclinées dans plusieurs des œuvres de l’artiste ; la voix ralentie du poète Jean Daive, qui dévoile un ensemble de frottements granuleux et d’impulsions résonantes dans le champ des basses fréquences ; et, probablement, des sons modifiés issus d’un compteur Geiger. Lars Fredrikson sollicite ici une palette vibratoire variée, allant de la voix humaine à la transduction de phénomènes de rayonnement électromagnétiques, en passant par les signaux électroniques utilisés dans la synthèse sonore, et en décline les potentiels plastiques. Cette œuvre, en stéréo, présente de nombreux mouvements entre ses deux sources, générant une sensation d’espace résonant, d’élasticité organique. Le contraste entre les basses et les hautes fréquences sollicite tout le corps de l’écoutant dans une exploration des limites de l’audible.
Plasticité n°8 et Trio pour retombée radioactive font partie du même processus de recherche. Il s’agit de la même piste avec deux vitesses de lecture différentes, 19 cm/s pour Plasticité n°8, et 38 cm/s pour Trio pour retombée radioactive. Plasticité n°8 dure donc deux fois plus longtemps, et occupe davantage le champ des basses fréquences, impactant les zones thoracique et ventrale ; Trio pour retombée radioactive présente une répartition plus haute, et certains éléments, comme le son du compteur Geiger, évoluent à la limite de l’audible, occasionnant une stimulation précise de certaines zones crâniennes.
Léa Dreyer
Avril 2021