Kurdish Lover, 2009
Betacam numérique PAL, couleur, son
Clarisse Hahn interroge la notion "d'être ensemble". Elle s'intéresse aux comportements sociaux, avec la conviction que l'ouverture à l'altérité produit une puissante incitation à prêter attention à sa propre intériorité. Elle observe les communautés et filme leurs modes de cohésion dans un rapport qui privilégie l'intime et la durée. Les relations entre les êtres sont représentées dans leurs ambivalences et leurs contradictions. L'observation du corps (corps intime ou corps social), offre à Clarisse Hahn la possibilité d'appréhender des réalités complexes par le ressenti et de saisir les rapports invisibles entre les êtres et leur environnement.
Avec Kurdish Lover, Clarisse Hahn poursuit son travail documentaire sur les communautés, les signes d'appartenance et le rôle social du corps. " Ce documentaire est une quête intime au sein de la communauté Kurde. L'histoire commence à Paris, alors que j'observe depuis ma fenêtre des hommes Kurdes qui manifestent torse nu. Elle se poursuit par un voyage au Kurdistan en compagnie d'Oktay, l'homme d'origine kurde dont je suis tombée amoureuse. Au cours d'une ascension progressive jusqu'au sommet des montagnes, nous rencontreront des guérilleros, des familles qui s'aiment jalousement, des chercheurs d'or, des célibataires, une vieille sorcière qui jette des sorts, un homme saint qui entre en transe devant la télévision, un ermite en manque de sexe, une muette habitant un village-fantôme, une bergère qui attend le prince charmant.
Les personnages de ce film parviennent à trouver l'énergie de vivre et d'espérer malgré la précarité et la transition sourde de la guerre, malgré le poids des traditions. Tout au long du film, nous verrons comment chacun puise dans ses ressources les plus intimes le moyen d'avancer au jour le jour, pour tirer le meilleur – ou le pire – de chaque instant."
Clarisse Hahn