Media Burn, 1975
U-matic, NTSC, couleur, son
Le groupe Ant Farm a été fondé pour travailler sur les rapports de l'art et de l'architecture, dénoncer les systèmes figés de représentation aux Etats-Unis. Lord, Michels et Schreier ont participé à un véritable mouvement de "guérilla" contre les monopoles médiatiques et les valeurs capitalistes américaines, se définissant eux-mêmes comme une sorte "d'agence artistiques qui ferait la promotion de quelques idées non-commerciales, les véhicules d'une introspection culturelle".
Media Burn exprime avec ironie et agressivité ce combat particulier : dans une sorte de mise en scène dérisoire des grandes parades nationalistes, une Cadillac des années 60, le "fantôme d'une voiture de rêve", guidée par une caméra vidéo se propulse contre un mur pyramidal composé de cinquante écrans de télévisions qui s'enflamment alors dans le choc. Cette collision explosive entre les deux grands symboles de la société américaine, l'automobile et la télévision, est l'un des manifestes de la vidéo alternative contre l'ordre politique et culturel imposé par le régime des médias.
Stéphanie Moisdon